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Le Droit International Humanitaire
05.08.2020 |

Le jour où le monde a découvert l’arme atomique

Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki causèrent des souffrances humaines incommensurables, dont la Croix-Rouge fut l’un des premiers témoins. 75 ans plus tard, la menace atomique resurgit et nous rappelle qu’il est temps d’honorer la mémoire des victimes en mettant fin à l’armement nucléaire.

2 villes complètement anéanties

Le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire fut larguée au Japon, sur Hiroshima, dégageant un violent éclair de lumière et un dôme massif de feu au-dessus de la ville. En l’espace d’un instant, l’intense chaleur de l’explosion éclipsa le centre de la ville et toute forme de vie se volatilisa. Trois jours plus tard, le 9 août, c’est la ville de Nagasaki qui subit le deuxième bombardement nucléaire. Lors de ces deux attaques, plus de 100.000 personnes perdirent instantanément la vie, pendant que d’autres subirent d’atroces souffrances résultant de leurs blessures.                                   

La Croix-Rouge en première ligne

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge japonaise furent les premiers témoins des souffrances inhumaines causées par la bombe atomique. Dans les mois qui suivirent et malgré les efforts déployés, des dizaines de milliers de personnes décédèrent des suites de maladies dues à l’exposition aux rayonnements ionisants. Aujourd’hui encore, les hôpitaux de la Croix-Rouge japonaise à Hiroshima et Nagasaki soignent de nombreuses victimes qui, suite aux bombardements, ont développé des maladies telles que la leucémie et le cancer de la thyroïde.

Selon Frédéric Casier, Conseiller juridique en droit international humanitaire à la Croix-Rouge de Belgique : « Il est important de se souvenir et de perpétuer la voix des victimes pour que de telles armes ne soient plus jamais utilisées et soient complètement éliminées. Cet engagement est encore plus pertinent aujourd’hui au regard des conséquences humanitaires qui seraient plus étendues qu’en 1945 et des risques croissants d’une utilisation intentionnelle ou accidentelle de l’arme nucléaire de nos jours. »

Pour un monde sans armes atomiques

En dehors des conséquences immédiates et à long terme sur la santé désormais bien connues, l’utilisation des armes nucléaires pourrait avoir un impact considérable sur l’environnement, le climat et la production vivrière mondiale, en particulier dans le contexte d’une guerre nucléaire même « limitée » : elle entraînerait une chute des températures, des périodes végétatives plus courtes et potentiellement de graves pénuries alimentaires. Afin que Hiroshima et Nagasaki soient les derniers bombardements atomiques de l’histoire, la Croix-Rouge de Belgique demande aux États de poursuivre l’objectif d’un monde sans armes nucléaires. Après 75 ans, il est grand temps de tenir cette promesse afin d’honorer la mémoire des victimes et de préserver les générations futures.

 

 

« Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appelle depuis 1945 les États à intensifier leurs efforts pour faire en sorte que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, qu’elles soient interdites et éliminées (Conseil des Délégués en 2011, 2013 et 2017). Ces mesures constituent la seule réponse responsable aux conséquences incommensurables des armes nucléaires et à l’absence d’une assistance humanitaire adéquate aux victimes car les États n’en ont pas les capacités. Si nous ne pouvons pas nous préparer à un tel impact, nous devons le prévenir. », ajoute Frédéric Casier.

L’arme nucléaire en chiffres

  • On estime que 214.000 personnes sont mortes lors des attaques d’Hiroshima et de Nagasaki, soit près de la moitié de la population totale de ces deux villes.
  • Il existe aujourd’hui 13.400 armes nucléaires à travers le monde qui sont dotées d’une force destructrice de 10 à 20 fois plus élevée que les bombes larguées en 1945.
  • Se fondant notamment sur les principes du droit international humanitaire (DIH), un Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté en 2017 et ratifié à ce jour par 40 États. Il entrera en vigueur lorsqu’il recueillera 50 ratifications. Il est complémentaire au Traité de 1968 sur la non-prolifération des armes nucléaires.
  • Lors d’une étude commanditée par la Croix-Rouge de Belgique en 2019 portant sur leur perception de la guerre, 83% des Belges sondés ont considéré que l’utilisation d’une arme nucléaire ne peut en aucun cas être justifiée.
  • Selon cette même étude, 70% de la population en Belgique a estimé que le risque d’utilisation des armes nucléaires à l’avenir était grand, voire très grand, et plus d’un Belge sur deux doute que le Traité d’interdiction contribuera à mettre fin aux risques d’utilisation des armes nucléaires.

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