Guerres urbaines

Si la guerre urbaine n’est pas un phénomène nouveau, les hostilités se sont intensifiées ces dernières années dans les villes, une tendance qui s’accentue avec le taux d’urbanisation croissant de la planète. Les personnes civiles paient un lourd tribut lorsque les combats se déroulent dans les zones urbaines, car ils entraînent des conséquences complexes, directes et indirectes, immédiates et à long terme, visibles et invisibles.

En raison de la présence d’objectifs militaires ou de membres de forces armés ou de groupes armés à proximité des biens civils ou de la population civile, les combats urbains peuvent causer incidemment des pertes en vies humaines et des blessures physiques et mentales parmi les personnes civiles, ainsi que des dommages importants à des infrastructures interconnectées indispensables à la fourniture de services essentiels à la population tels que l’électricité, les soins de santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau et l’assainissement.

Même si le DIH impose des limites quant au choix des moyens et méthodes de guerre en vue de protéger les personnes et infrastructures civiles, les conséquences humanitaires constatées dans les zones urbaines affectées par les conflits suscitent de sérieuses interrogations sur la manière dont les Etats et les parties au conflit interprètent et mettent en œuvre les règles de DIH, notamment lorsque qu’ils recourent à certains moyens de guerre, comme les armes explosives à large rayon d’impact dans de telles zones.

Dans son Plan d’action 2022-2027, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’engage à sensibiliser les publics clés aux conséquences humanitaires de la guerre en milieu urbain, à la pertinence des règles du DIH ainsi qu’à la nécessité de déployer une réponse humanitaire efficace. Il poursuit ses efforts pour encourager les autorités politiques et militaires à clarifier et/ou renforcer les cadres juridiques et politiques relatifs à la conduite des hostilités dans les zones urbaines, à réaffirmer les obligations pertinentes du DIH et à promouvoir des interprétations de bonne foi des règles du DIH en vue d’une meilleure protection des personnes civiles.