La préservation de l’espace humanitaire, un défi dans les conflits armés contemporains
La journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée le 19 août constitue l’occasion de promouvoir le respect de la dignité des personnes affectées par les situations de crise et de rendre hommage au travail des acteurs humanitaires qui risquent leur vie dans le cadre de leurs activités d’assistance et de protection, en particulier dans les situations de conflit armé.
Selon les Nations Unies, 79 agents humanitaires ont été tués, 43 blessés et 113 enlevés, dans 17 situations de conflit armé en 2022. Les membres du personnel local représentaient 97 % des personnes touchées par ces actes de violence tels que des attaques, des meurtres, des intimidations, des enlèvements et des arrestations.
La même année également, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge exprimait sa préoccupation face aux multiples obstacles entravant la fourniture de secours et l’accès des acteurs humanitaires neutres et impartiaux, et estimait qu’il était particulièrement inacceptable que ces derniers continuent d’être la cible d’actes de violence et de menaces, notamment de nouvelles formes d’abus et de pressions telles que les cyberattaques et les informations erronées ou mensongères à leur encontre.
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appelait ainsi aux Etats et autres parties prenantes à prendre des mesures proactives pour préserver l’action humanitaire fondée sur les principes humanitaires et faciliter la fourniture de secours humanitaires aux populations qui en ont besoin.
Les atteintes à la protection des acteurs humanitaires entravent l’accès humanitaire effectif auprès des populations civiles, et remettent en cause les règles du DIH applicables à cet égard. Si plusieurs facteurs expliquent la complexité des situations de conflit armé contemporains, ils ne justifient en aucun cas les violations des règles pertinentes du DIH au regard de leur objet et de leur but qui est de protéger les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostilités, y compris celles qui ont besoin d’une assistance humanitaire.
Cependant, la préservation de l’espace humanitaire dépend non seulement du devoir des Etats et des parties au conflit de respecter et faire respecter les règles du DIH, mais aussi de l’adhésion des acteurs humanitaires aux principes humanitaires, en particulier l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance. Ces principes guident leur mission en tout temps afin que leur action soit facilitée sur le terrain. Il est donc important de bien saisir leur sens et leurs finalités.