Agir dès à présent pour que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées
Le Japon a récemment accueilli le Sommet du G7 du 19 au 21 mai 2023 à Hiroshima, un lieu hautement symbolique choisi par son Premier Ministre pour se remémorer du bombardement atomique le 6 août 1945 qui a dévasté la ville et causé la mort de près de 140.000 personnes dans le courant de la même année. La question du désarmement et de la non-prolifération nucléaire était en effet à l’agenda afin de poursuivre les efforts à mener pour atteindre l’objectif d’un monde sans armes nucléaires.
A cette occasion, la Présidente du CICR et le Président de la Croix-Rouge japonaise ont lancé conjointement un appel exhortant tous les Etats à agir dès à présent pour réduire le risque d’utilisation des armes nucléaires et avancer substantiellement vers le désarmement nucléaire, à travers notamment la poursuite de la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (2017) et la mise en œuvre effective du Traité sur la non-prolifération (1968). Cet appel est lancé dans un contexte international tendu où les discours particulièrement alarmants sur les armes nucléaires se sont multipliés ces derniers mois. Le risque croissant d’utilisation de ces armes dotées aujourd’hui d’une puissance de destruction nettement supérieure à celle des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, doit nous rappeler constamment qu’il n’existe aucune réponse humanitaire effective pour répondre adéquatement aux conséquences humanitaires incommensurables d’une détonation d’une bombe nucléaire. En outre, il est extrêmement improbable que l’emploi de ces armes puisse un jour être conforme aux principes et règles du DIH.
La Croix-Rouge de Belgique a donc soutenu cet appel auprès des autorités belges. Elle a aussi encouragé la Belgique à intensifier ses efforts auprès des Etats pour mettre fin à toute menace d’utiliser les armes nucléaires, à soutenir l’adoption et la mise en œuvre de mesures concrètes de réduction des risques d’utilisation de ces armes dont la diminution de leur rôle dans les politiques et doctrines militaires et de sécurité, et à promouvoir la coopération entre tous les Etats afin d’avancer de manière coordonnée dans le désarmement nucléaire et de travailler dans des domaines d’intérêt commun tels que la remise en état de l’environnement des zones affectées et l’assistance aux victimes.
Sur ce dernier point, la Croix-Rouge de Belgique participe activement aux réflexions du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge portant sur les effets différenciés de l’emploi d’armes nucléaires et des essais nucléaires selon le genre. Par exemple, les femmes et les filles seraient plus exposées aux rayonnements ionisants et aux risques de cancers sur le long terme. Elles subiraient aussi des impacts psychologiques et socio-économiques plus importants (Réunion d’experts sur les impacts humanitaires et les risques d’utilisation des armes nucléaires, CICR/FICR, 2 mars 2020 ; ILPI & UNIDIR, Gender, Development and Nuclear Weapons, octobre 2016). Des recherches plus approfondies sur cette question contribueront à mieux comprendre l’ampleur de l’impact humanitaire des armes nucléaires et à développer une politique d’assistance plus adaptée aux besoins spécifiques des victimes, autant de préoccupations sur lesquelles pourraient se pencher l’ensemble des Etats à l’avenir.
Pour en savoir plus, découvrez l’intégralité du plaidoyer mené par la Croix-Rouge de Belgique et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en lisant notre article.