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Le Droit International Humanitaire
27.03.2023 |

Le mime pour conscientiser au respect de la dignité humaine

Le vendredi 24 mars 2023, trois classes de la section fondamentale du Collège Saint Hubert, à Bruxelles, ont présenté devant leurs camarades d’école plusieurs saynètes de mime afin de les sensibiliser au respect de la dignité humaine en temps de conflits, même la guerre a des limites !

Un projet pluridisciplinaire

En décembre 2022, Sylvie Jean-Joseph, enseignante au Collège Saint-Hubert a contacté la coordination des projets d’éducation à la citoyenneté mondiale en Région Bruxelloise pour créer, dans le cadre de la campagne « La guerre ça nous regarde », un projet à la fois éducatif et artistique. L’idée était de monter un projet artistique ayant pour but de sensibiliser l’école à la thématique du respect de la dignité humaine en temps de guerre et de migration.

Avec l’aide de Marie Sterpin, référente culturelle PECA (Parcours d’éducation culturelle et artistique) du diocèse de Bruxelles qui était très emballée par le projet, elles ont motivé les collègues du Collège Saint-Hubert pour se lancer dans la mise en projet avec 3 classes !

Très vite, le mime a été proposé comme moyen d’expression artistique pour aborder la thématique et conscientiser les autres élèves. L’objectif, réaliser de petites scènes en mime qui reproduisent des situations que vivent les personnes dans un conflit armé.

Mme Sylvie Jean-Joseph nous partage la démarche pour ce projet :

« Le sujet n’est vraiment pas évident à aborder avec les jeunes surtout dans le contexte actuel où nous avons, parmi nos élèves, de plus en plus des jeunes qui ont dû fuir des conflits armés. Nous ne voulions pas réveiller de potentiels traumatismes chez certain·es et encore moins les stigmatiser. C’est pourquoi aborder la guerre à travers l’art nous semblait être une excellente idée. L’art permet ainsi d’exprimer plus facilement des émotions et un vécu de façon plus décomplexée. Nous avons choisi le mime car il permet aux jeunes de ressentir une émotion et de la partager, sans devoir passer par les mots ».

Faire naître des émotions

La Croix-Rouge de Belgique a organisé trois animations Alec & Clea, sur le chemin de la guerre , pour des classes de 4ème, 5ème et 6ème primaires afin de les introduire à la thématique du respect de la dignité humaine en temps de guerre.

Après avoir été plongé·es dans un conflit fictif en suivant les traces d’Alec et Clea, les élèves ont été invité·es à partager lors du débriefing leurs ressentis, les émotions qu’ils·elles avaient-ils éprouvé durant cette animation :

« J’ai été contente de jouer mais triste de penser aux personnes qui étaient en guerre et qui n’ont pas la même chance que nous. Ils perdent leur famille sans leur dire au revoir » – Eloise

« Tristesse pour les pays en guerre. Colère pour les pays qui sont attaqués par les autres pays. Peur, parce que si notre pays est en guerre, on voit des personnes mourir. Peine pour les soldats qui se sont sacrifiés. Compassion pour les personnes qui ont perdu des personnes qu’ils aimaient ». – Hania

« Content d’avoir fait une activité cool : un jeu coopératif pour nous expliquer le rôle de la Croix-Rouge dans un pays en guerre. Triste : Parce que c’est la guerre. Fierté : parce qu’on a pu les aider. Touché par ce thème : la guerre ». – Miguel

Ce premier exercice a permis aux jeunes de faire émerger une palette d’émotions et ainsi identifier lesquelles ils·elles allaient exploiter lors de la création des saynètes.

Communiquer par le silence

Des ateliers d’initiation au mime, animés par Mime Hic, ont été proposés aux jeunes afin de leur permettre de prendre en main cette forme artistique et d’en découvrir les clés.

Nicolas Biebuyck, plus connu sous le nom de Mime Hic, mime professionnel qui a accompagné les jeunes à travers ce projet, en animant les ateliers et en les préparant à la présentation finale des saynètes, nous partage son admiration face aux jeunes qui abordent le sujet sans tabou :

« Les jeunes étaient vraiment impliqué·es dans le projet, ils·elles ont réussi à faire passer des messages forts. Je suis convaincu que le mime est un moyen efficace et pertinent pour véhiculer de bonnes valeurs aux enfants. Il permet aux jeunes d’aller chercher l’émotion avec des saynètes très simples et finalement les transformer en quelque chose de puissant. Ils·elles se mettent dans la peau de personnes qui ont vécu des conflits armés et comprennent mieux l’impact sur la dignité humaine.

La magie du mime réside dans la force du silence. On n’a pas besoin de parler pour se faire comprendre, c’est un langage universel. Je suis heureux d’avoir pu partager cet amour du mime à des jeunes qui pourront, je l’espère, reprendre le flambeau ».

Enfin, venait le temps de la création des saynètes qui seraient présentées devant le reste de l’école. Pour cela, les ensignant·es ont réparti les classes en petits sous-groupes. À chacun d’entre eux était attribués différents scénarios qui permettaient de mimer les émotions qu’ils avaient éprouvés durant l’animation Alec & Clea.

L’objectif, réussir à transmettre des émotions à travers une ou plusieurs situations rencontrées dans les conflits armés et qui atteignent la dignité humaine, à des élèves qui n’ont pas été sensibilisés à la thématique.

Ce projet innovant a permis de sensibiliser trois classes regroupant des âges différents à l’existence du droit international humanitaire et à les mobiliser autour de la thématique à travers une création artistique.